Communication visuelle : ces erreurs qui coûtent cher
(et comment les éviter)
Les entreprises investissent chaque année des centaines, des milliers voire des millions d’euros pour capter l’attention de leur public… mais certaines erreurs de conception peuvent transformer une campagne prometteuse en échec cuisant. En matière de communication visuelle, la première impression est en effet essentielle. Nous vous proposons ce mois-ci un petit tour d’horizon basé sur notre expérience des pièges les plus fréquents et, surtout, de tous nos conseils pour les éviter !
Des visuels surchargés et des messages brouillons
Ce sont des erreurs très fréquentes commises avec la meilleure des intentions : ne surtout omettre aucune information ! Résultats : une affiche indigeste, une infographie qui part dans tous les sens ou une page web surchargée d’informations parfois inutiles et peu hiérarchisées. Et au final, une audience qui se perd et un message clé qui se noie.
Le saviez-vous ? Notre cerveau ne peut traiter efficacement qu’un nombre limité d’éléments à la fois (au risque de subir un effet de surcharge cognitive). Trop d’informations simultanées augmentent le stress visuel et réduisent la mémorisation. Sans compter l’esthétique qui en souffre – en communication, « simple is beautiful ».
Avec tout cela en tête, selon vous, lequel de ces deux visuels vous semble le plus attractif :
Pour éviter ce piège, nous vous conseillons la règle des trois : concentrez-vous sur trois éléments visuels ou messages essentiels par support. Favorisez également des espaces blancs afin de structurer l’information et de laisser respirer vos créations.
Des choix de couleurs hasardeux
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas… mais leur utilisation doit répondre à quelques règles. Des couleurs qui ne s’harmonisent pas entre elles, nuisent à la lisibilité ou ne respectent pas l’identité de marque, une palette mal étudiée, peuvent provoquer le rejet ou le ridicule, bien loin de l’effet escompté…
La célèbre marque de ketchup Heinz en a fait les frais en 2000, en décidant d’innover et de lancer un ketchup de couleur verte, censé plaire aux enfants. Résultat : un échec commercial, les consommateurs ayant été rebutés par un aspect peu appétissant.
Le choix des couleurs demande un vrai savoir-faire. Les bons réflexes sont faciles à adopter : testez vos palettes avec des groupes représentatifs de votre public cible, en veillant à respecter les règles d’accessibilité. Par exemple, un texte jaune sur fond blanc sera illisible pour un grand nombre de personnes.
Des typos peu harmonieuses
Mélanger trop de polices différentes ou utiliser des caractères illisibles font partie des erreurs les plus fréquentes en communication visuelle. Dans certains secteurs, comme les spiritueux, les codes exigent des polices variées. Mais attention : une typographie mal choisie peut ruiner l’élégance d’un visuel ou même rendre le message incompréhensible. Les études démontrent par ailleurs que des documents à la typographie soignée sont perçus comme plus crédibles. Le choix d’une police n’est donc pas qu’esthétique : il influence aussi la confiance.
Nos conseils : si vous ne voulez pas prendre de risques, limitez-vous à deux familles typographiques par projet, une pour les titres, une pour les textes (et éventuellement une troisième plus manuscrite pour des mises en exergues ou des citations). Assurez-vous que la lisibilité est optimale, même sur supports numériques
Le mobile avant tout
Aujourd’hui, toute communication doit répondre au besoin « mobile first ». Plus de 60 % des internautes consultent en effet les contenus web sur leur smartphone. Or, derrière son écran d’ordinateur, raisonner selon sa propre perception est une erreur vite arrivée. Eléments trop petits, images inadaptées à la taille de l’écran, sites non responsive, vidéos non optimisées… vont générer une fuite directe de sa cible.
Pour éviter cela, il est essentiel d’adopter une démarche mobile-first dès la conception d’un site web, d’une application, d’un motion design ou d’un visuel pour les réseaux sociaux. Le bon réflexe : tester systématiquement ses créations sur différents formats d’écran et les retravailler si nécessaire.
Les indispensables tests utilisateurs
Un test utilisateur simple mené auprès d’une dizaine de personnes permet de détecter 85 % des problèmes majeurs, selon les spécialistes de l’UX (Expérience Utilisateur). Zapper cette phase avant de lancer une campagne de communication peut entraîner de lourdes erreurs culturelles, malentendus ou ratés fonctionnels.
En 2010, la marque GAP a totalement raté son changement de logo en omettant d’interroger ses clients. Les consommateurs se sont déchaînés et le nouveau logo, jugé cheap et sans âme, a été supprimé après seulement 7 jours d’existence !
On le voit, impliquer des tests d’utilisateurs dès les premières ébauches est clé pour révéler les ajustements essentiels et aboutir à une communication qui fait mouche.
Les erreurs en communication visuelle ne sont pas une fatalité. Adopter une approche structurée, tester ses créations et en respecter les principes fondamentaux du design, permettent de maximiser l’impact de vos campagnes et de les ancrer dans les mémoires… pour longtemps.