Le design, toute une Histoire !

Dans la famille du design, je demande le design graphique ! Ce dernier constitue l’un des sous-ensemble du design, processus interdisciplinaire s’il en est. Aussi, il suit comme ce dernier les mouvement artistiques, culturels et sociaux qui ont donné lieu aux grandes tendances du design à travers les époques, avec leur lot de normes fonctionnelles et esthétiques. Nous vous invitons à un petit voyage dans le temps pour revenir sur les traces des principaux mouvements du XX^e siècle…

Le design peut être défini comme un processus créatif dont le but est d’apporter des solutions aux problématiques du quotidien, tout en prenant en compte des contraintes pratiques, esthétiques et fonctionnelles. Qu’il s’agisse de design industriel, d’intérieur, de mode, digital ou visuel, il répond à plusieurs contraintes :

Fonctionnalité : l’élément conçu doit être utile et répondre aux besoins des utilisateurs ;
Esthétique : il doit être visuellement plaisant et attractif ;
Ergonomie : il doit être confortable et facile à utiliser ;
Innovation : il doit apporter des solutions nouvelles et créatives ;
Enfin, désormais, le design s’attache également de plus en plus à la durabilité et au respect de l’environnement.

Ces principes fondamentaux s’appliquent également à la conception visuelle en communication, à la recherche d’efficacité et d’harmonie. Si les grands courants artistiques (baroque, classicisme, romantisme…) ont marqué l’architecture et les autres arts de leur époque, c’est à la suite de la révolution industrielle que l’on commence à parler de design. Dès la fin du XIXe siècle, de grands courants s’imposent.

L’Art Nouveau

Il émerge le premier en Europe en réaction aux courants artistiques historiques et à leurs conventions académiques. D’inspiration japonisante, l’Art Nouveau donne la part belle à la nature, aux lignes courbes, aux motifs floraux et aux formes organiques. Ses stars : Klimt ou Gaudi. Dans le design visuel, l’Art Nouveau a inspiré l’utilisation de courbes fluides, de motifs naturels et de typographies ornées. Les affiches, illustrations et graphismes de cette époque sont riches en détails, empreintes d’élégance et de sophistication.

Le mouvement Arts & Crafts

Dans le même temps, ce mouvement apparaît en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Il vise à redonner ses lettres de noblesse à l’artisanat, face à une industrialisation galopante, dans l’idée de fusionner l’art et la vie quotidienne. Inspiré par les idéaux médiévaux il prône ainsi la qualité et la beauté dans les objets utilitaires. William Morris est la figure emblématique de ce mouvement. Il produisait textiles, papiers peints, meubles et autres objets décoratifs, dans un souci d’authenticité et de travail manuel (simplicité des formes, usage de matériaux et motifs naturels…). Son héritage perdure encore aujourd’hui, entre quête d’harmonie et profond respect pour l’artisanat.

L’Art Déco

Dominant les années 1920-1930, l’Art Déco combine Cubisme, Futurisme et Art Nouveau, en exprimant le luxe et l’opulence. Formes géométriques, épurées, influences technologiques… le mouvement représente le progrès et la modernité. Le Chrysler Building à New York en est un parfait exemple. En design visuel, son influence se révèle dans l’utilisation de motifs géométriques, de couleurs audacieuses et de typographies stylisées, avec des designs à la structure rigoureuse et à l’esthétique raffinée.

Le Bauhaus

A la même période, le Bauhaus est fondé en Allemagne par l’architecte Walter Gropius, qui cherche à mettre l’accent avant tout sur la fonctionnalité et l’intégration des arts à la production industrielle. Les formes sont réduites à l’essentiel, les matériaux modernes, les objets utiles et accessibles à tous. Modernisme (1930-1970) et post-modernisme (des années 1960 à aujourd’hui) s’inscrivent dans la lignée du Bauhaus. Les œuvres de Le Corbusier en sont le reflet, avec un accent sur la simplicité, la fonctionnalité, l’absence d’ornementation. Le post-modernisme y ajoutera éclectisme et diversité des styles dans une culture plus populaire.

L’empreinte laissée sur le design visuel est encore sensible aujourd’hui. Formes simples, design minimaliste, compositions équilibrées… font régulièrement leur come-back dans la création de logos ou d’interfaces utilisateurs.

Le Minimalisme

Depuis les années 1960, le courant a été poussé encore plus loin sous l’influence complémentaire des philosophies orientales. Objectif : éliminer l’excès et se concentrer sur l’essentiel. Son influence sur le design visuel se traduit par des interfaces épurées, des palettes de couleurs restreintes et l’utilisation de l’espace négatif. Les sites web et applications actuels adoptent souvent ce design pour améliorer l’expérience utilisateur, rendant la navigation plus intuitive et moins encombrée. La tendance high-tech, née à la même époque, s’illustre quant à elle dans des constructions comme celles de Norman Foster ou le Centre Pompidou à Paris.

Durabilité et design expérientiel

Les mouvements du XXI^e siècle répondent à la fois aux préoccupations concernant l’environnement et la durabilité, et aux avancées technologiques comme la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Le design industriel durable se traduit par l’éco-conception, le recyclage ou les bâtiments basse consommation. En design visuel, place aux éléments et palettes de couleurs naturels, aux textures organiques, aux packagings responsables… La dimension d’inclusivité fait également son apparition en mettant l’accent sur l’ergonomie, la lisibilité et l’accessibilité. Dans le même temps, la création s’inspire des nouvelles technologies en créant des expériences immersives, des éléments de réalité augmentée ou issus de l’intelligence artificielle.

Que seront les tendances de demain ? On le sait, les modes sont un éternel recommencement. Le vintage, le rétro, l’artisanat… ont fait leur retour en déco comme en communication visuelle. Pour les créatifs, vivre dans leur époque et garder les sens en éveil permanent est indispensable pour anticiper les prochaines vagues et créer des œuvres qui résonnent toujours avec le public et la société.